En 2002, garé dans l’Elantra de mon ami Soufiane, j’écoutais pour la première fois parler des algorithmes génétiques. Lui, étudiant en école de commerce et de management à Toulouse, les décrivait avec passion comme une clé pour résoudre des problèmes complexes, inspirée de l’évolution naturelle. Moi, étudiant en philosophie à Marrakech, je trouvais l’idée fascinante, mais lointaine. Je ne savais pas alors que ce concept reviendrait un jour me parler, non pas dans les livres, mais dans la vie réelle, ici même, à Sidi Ghanem.
Depuis neuf ans, j’ai le privilège de participer à la vie de ce quartier à travers Emerging Business Factory et l’AESG, une association que j’ai eu l’honneur de co-fonder aux côtés de vaillants entrepreneurs locaux et de mon ami et acolyte Hamza, qui porte aujourd’hui la responsabilité exigeante mais prometteuse de président. Sidi Ghanem n’est pas seulement un quartier industriel, c’est un espace d’interactions et de collaborations, où les idées, les savoir-faire et les ambitions se croisent pour façonner l’avenir.
Quand je repense aux algorithmes génétiques, je vois une métaphore parfaite pour ce lieu. À Sidi Ghanem, chaque acteur, qu’il s’agisse d’un artisan, d’un industriel ou d’un créatif, expérimente et s’adapte, collabore et innove. Ces croisements donnent naissance à des opportunités inattendues, et ce processus d’évolution collective laisse entrevoir un potentiel immense.
Aujourd’hui, le grand chantier de requalification du quartier est une promesse ambitieuse, à la hauteur des aspirations de Sidi Ghanem. Il témoigne de la volonté d’en faire un modèle urbain et économique, à la fois moderne et dynamique. Mais, comme dans tout chantier de cette ampleur, l’incertitude s’installe parfois. Nous naviguons dans un mélange d’espoir et de désarroi, car les délais semblent flous, et le quotidien s’en trouve parfois ralenti. Pourtant, cette requalification porte en elle l’idée même d’un renouveau collectif, d’un nouveau chapitre à écrire ensemble et une évolution majuscule qui marquera les esprits de plusieurs générations d’entreprises et entrepreneurs.
Ce quartier, tout comme les algorithmes génétiques que Soufiane me décrivait, évolue par cycles d’expérimentation et de transformation. Et si aujourd’hui nous sommes peut-être dans une phase d’attente, demain, avec l’énergie et l’engagement de ses acteurs, Sidi Ghanem continuera d’avancer, main dans la main, pour devenir cet écosystème vivant et prospère dont nous rêvons tous.